L’histoire de Granit Moreau
Issu d’une famille de 16 enfants, Polycarpe Moreau décida de faire son apprentissage de sculpteur et tailleur de pierre. Natif de St-Gédéon-de-Grandmont au Lac-Saint-Jean, il s’associa à son frère aîné Pierre pour mettre en place un atelier à Roberval en 1915, sous la raison sociale de Moreau & Frères tailleurs de pierre. En premier lieu les frères Moreau mirent en valeur le granit rouge. Deux réalisations en témoignent : le piédestal du Sacré-Cœur à Saint-Félicien et le collège de Roberval.
Pour sa part, l’un des associés, Polycarpe Moreau, découvrit grâce à sa connaissance du sous-sol régional, l’abondance du granit noir localisé dans le secteur Lac-St-Jean Est. On lui doit d’ailleurs l’ouverture d’au moins 25 carrières.
Après le décès de Polycarpe Moreau, le 25 novembre 1966, à l’âge de 76 ans, ses deux fils Claude et Raymond décidèrent de prendre la relève de l’entreprise paternelle et de la développer. La main-d’œuvre s’éleva alors à une quarantaine de personnes. Toutefois des difficultés financières surgirent suite à un manque d’aide financière gouvernementale pour l’exploitation d’une carrière de granit rose à grain fin (haut de gamme). Les activités de fabrication et de commercialisation qui nécessitaient des fonds importants contraignirent les frères Moreau à fermer leurs portes en 1970, après environ dix ans d’opération.
Un neveu de Polycarpe, Jean-Marie Moreau, porta très haut le flambeau de la relève de son oncle artisan entrepreneur. Après avoir effectué son apprentissage en compagnie de ce dernier dès 1936, il fonda en 1953 sa propre entreprise Granit Moreau Ltée. Jean-Marie mit en activité une usine de transformation du granit à Chicoutimi, où le marché s’avérait prometteur. C’est ainsi qu’il se spécialisa dans la production de monuments funéraires et d’ameublement. Par la suite, huit de ses enfants reprirent le flambeau.
Aujourd’hui, bien des années après les premières mesures et les premiers coups de marteau de Polycarpe Moreau, l’entreprise assure sa pérennité grâce à ses dirigeants Pierre Lachance et Philippe Moreau.
Sources : historique tiré en partie du livre « Les Gauthier, acteurs socio-économiques majeurs », auteur Carl Beaulieu, Les Éditions du patrimoine